1939-1940
En septembre 1939 l’infanterie française bivouaque dans les studios. N’oublions pas qu’ils sont construits le long d’une route stratégique. Février 1940, c’est le drame : un gigantesque incendie ravage six des sept plateaux de Cinéromans *9*10*. (Une autre publication situe cet incendie en 1939 * 15* ?) Il ne resta plus qu’un seul plateau ainsi qu’un vaste local qui permettront de tourner quelques films. La reconstruction d’un second plateau aura lieu en 1940 *22*p.12. Les studios de Joinville se trouvèrent ainsi réuits à deux sur les sept :
Plateau E : Lonfueur 32 m, largeur 19,70m
Plateau F :Longueur : 39m, largeur : 17,50 m
En plus il restait la centrale électrique puissante, les ateliers de peinture, de staff, de sculpture,de mécanique, de menuiserie et les magasins de décors, de mobilier, de costumes……. Cet incendie eut pour conséquence un désintéressement de l’armée allemande pour les studios des Joinville et une certaine indépendance des réalisateurs vis-à-vis de l’occupant. 220 films furent- tournés à Joinville durant ces quatre ans. *13*p.13.
Vu le manque de matériaux dura nt l’Occupation de nouvelles techniques furent inventées. ! Ainsi les décors des « Enfants du Paradis » furent construits avec des poutrelles collées. Il fallut tourner « La nuit fantastique» par moins quinze degrés : ….. Micheline PRESLE portait plusieurs chandails les uns sur les autres sous ses voiles blancs……quant à Saturnin FABRE, dès qu’il proférait ses anathèmes, il en sortait une vapeur de « Pacific »…… *13*p.14 Marcel CARNé tourne « Les enfants du Paradis » en 1943/4 à Joinville et à la Victorine. Sur le plateau du film « Les corbeaux » en 1943, Henri Georges CLOUZOT échangeait des coups de gueule avec Gonette LECLERC et Pierre FRESNAY. « Nous les gosses » de Louis DAQUIN et les « Visitreurs du soir » de Marcel CARNé figurent parmi les films réalisés sous l’occupation.*9*
La Libération
A la libération la Société Nouvelle Pathé Cinéma reconstruit des plateaux bénéficiant des équipements plus modernes. Le département « Son » est doté d’un matériel ultramoderne comprenant trois cabines mobiles pour les tournages dans les studios, deux camionnettes pour les enregistrements de films en extérieur et une installation fixe pour les mixages du son dans les studios de la rue Francoeur Les réalisateurs tournent de nouveaux films qui s’avèrent etre des chefs d’œuvre : LA belle et la Bête de Jean COCTEAU et René Clément, Le Rouge et le Noir ainsi que En cas de Malheur de Claude AUTANT-LARA, Casque d’or de Jacques B ECKER, French Cancan de Jean RENOIR, Lola Montes de Max OPHULS, Les Amants de Louis MALE, Quai des Orfèvres et Les Diaboliques de Henri Georges CLOUZOT et et Belles de Nuit de René CLAIR, etc. La fin des studios de Joinville En 1947, un troisième plateau est reconstruit à Joinville *22*p.12. Mais depuis 1949 rien ne va plus, les studios sont menacés depuis deux ans.*4*p.19. « Rendez-vous dfe Juillet » de Jacques BECKER qui réunit pourtant l’équipe du cours Simon, est tourné dans l’abattement. Vers la fin 1951 une manifestation fut organisé au cinéma Palace, rue Jean Mermoz (aujourd’hui disparu) par le Comité National de défense du Cinéma Français contre les accords franco-américains Blum-Byrnes qui limitaient scandaleusement la production française au profit des films américains. Y assistaient : René Clair, Claude Autant-Lara, Renée Faure, Louis Daquin et Marcel Carné…..*21* p.57. Au cours de cette soirée le film « Fantomes à vendre » fut projetté. Malheureusement ces efforts furent vains et les studios abandonnerent petit à petit leur activité *21* p.57.
Dans les années 50, les studios sont délaissés par les réalisateurs de la Nouvelle Vague qui préfère tourner à l’extérieur. Encouragés en cela par les nouvelles pellicules EASTMANCOLOR beaucoup plus sensibles et permettant des tirages couleur négatif-positif Impeccables *11*
On tourne de moins en moins. Pour être plus rentables les studios de St Maurice et ceux de Joinville se regroupent pour former la Société FRANSTUDIO en 1947. 13*p.14 , *22*p.12. Cet ensemble de studios représente :
Pour Saint Maurice *14* :
superficie : 20.000m², 6 plateaux de tournage , 1.200m² de terrain extérieur, 20 bureaux de direction, 44 loges, 2 salons de maquillage, des ateliers divers, une salle de projection décorée par Peynet un bar, un restaurant…..
Et pour Joinville *14* :
superficie : 16.000m , 3 plateaux dont l’un était équipé’ une piscine de 16x12m , un terrain extérieur de 2.500m² permettant la construction de décors gigantesques (tel la station de métro Barbes-Rochechouard pour le film « Les portes de la nuit » de Marcel Carné, 20 bureaux, 41 loges, 2 salons de maquillage, des ateliers, un restaurant…….. Sans oublier les studios de Francoeur, . Buttes Chaumont, Forest et Marseille *14*, *22*p.12.
Comme ce fut le cas en 1918, l’employeur des techniciens n’était plus le propriétaire de studios mais le producteur du film . De ce fait, FRANSTUFIO licencia tout le personnel technique.
Des 800 salariés de 1946, il ne resta plus que 50 en 1951. De 1958 à 1977 on passe de 45 plateaux de tournage en France à 15 : démolitions et licenciements *22*p.12. Le dernier film qui y avait été tourné est celui de Robert ENRICO et Richard T.ETTRON sur la Révolution en deux épisodes : « Les années lumière » et « les
années terribles » *6*p.17. En 1961, l’O.R.T.F. reprend ces studios pour réaliser des films en video pour la Télévision Française sous la direction de la Société Française de Production *21* p.57. On tourne à nouveau. Peu, mais on tourne.. Des travaux importants de rénovation ayan t été nécessaires, la S.F.P. locataire des studios et du terrain et non propriétaire, a préféré construire de nouveaux studios à Bry-surMarne *9*. Et c’est à la fin du mois de juillet 1987 que la S.F.P. déménage dans ses nouveaux studios de Bry-sur-Marne.*8*p.78. *13*P.15
Les studios « Cinéromans » sont démolis le 31 Juillet 1989 *6*p.17 Les promoteurs promettent au propriétaire de reconstruire dans 2 ans des studios plus modernes, mieux adaptés, noyés dans un grand ensemble d’immeubles.*4*p.19
Les commentaires récents